Qui mieux que Wikipédia pour vous conter l'histoire de et sur
HAMOIR
Hamoir est essentiellement une commune rurale. La vallée de l'Ourthe traversant la commune du sud au nord contribue à son développement touristique principalement à Hamoir et à Comblain-la-Tour (gares SNCB, campings, hôtels, restaurants). L'Ourthe reçoit successivement le Néblon à Hamoir, le Bloquay à Fairon et le Boé à Comblain-la-Tour. Hamoir possède aussi une usine de transformation de produits laitiers et de nombreux commerces (principalement dans la rue du Pont). La commune est traversée par la Route Nationale 66 qui lui sert comme lieu de repère. À Huy, on parle de la « route de Hamoir ».
La commune fait partie de quatre régions naturelles différentes : l'Ardenne dans les bois à l'est de Filot, la Calestienne à Filot, la Famenne dans une grande partie de Hamoir, Fairon et Comblain-la-Tour et le Condroz à Sparmont et Lawé.
La commune fait partie du Groupement Régional Économique des vallées de l'Ourthe, de la Vesdre et de l'Amblève (GREOVA) ainsi que de la maison du tourisme du Pays d'Ourthe-Amblève.
La commune de Hamoir est composée de trois anciennes communes et de quatre villages :
Comblain-Fairon, commune qui se composait de deux villages :
Comblain-la-Tour, qui eut pendant huit années son festival de jazz ; le festival fut relancé en 2009 à l'occasion du cinquantième anniversaire de la première édition,
Fairon village concentrique autour de son église,
Filot village du compositeur Édouard Senny (1923-1980)
Elle compte aussi quelques hameaux
Xhignesse, Tabreux, Lassus, Comblinay, Lawé,
Sparmont, Chirmont, Insegotte.
Description du village
Le village de Hamoir se trouve essentiellement concentré au fond de la vallée de l'Ourthe à l'endroit de son confluent avec le Néblon ainsi que sur le flanc ouest de la colline, à environ 119 m d'altitude au pont, à 12 km en amont du confluent de l'Ourthe et de l'Amblève, à 39 km de Liège et 24 de Huy. Située principalement en Famenne, l'ancienne commune de Hamoir regroupait trois « entités » : Xhignesse sur la rive droite en aval, Hamoir-centre, et Hamoir-Lassus en amont, également sur la rive droite.
Vieilles maisons au bord de l'Ourthe.
La paroisse : de Xhignesse à Hamoir
La constitution des paroisses aux débuts de l'époque médiévale est d'une importance qui va au-delà du caractère religieux dont elles sont tributaires. En effet, avec le passage d'une société urbaine à une société campagnarde, elles structurent le monde rural et composent un relais pour la diffusion de la foi, dont l'église paroissiale constitue le centre d'un territoire matérialisé. Évangélisée par saint Remacle, la région de Hamoir garde un souvenir tenace de son passage durant le Moyen Âge grâce au pèlerinage des fontaines se trouvant à Filot. C'est à lui que l'on doit la volonté d'établir les paroisses en nos régions. Implantations attestées par un diplôme, notamment, du roi des Francs Sigebert, homme pieux, octroyant des terres à saint Remacle pour l'établissement d'un monastère.
La fondation de l'ancienne paroisse de Xhignesse est d'ailleurs intimement liée à l'abbaye de Stavelot. Une tradition populaire veut que ce soit Plectrude, épouse de Pépin de Herstal, qui soit à l'origine de cette fondation à la fin du viie siècle, comme elle le fut pour la paroisse voisine de Lierneux. Cette tradition est attestée par un manuscrit litigieux d'un certain Laurenty, prieur du monastère de Malmedy, dans un diplôme du xviie siècle. D'autres sources indiquent qu'une communauté monastique, dépendante de Stavelot, s'installa à Xhignesse, et dont les vestiges seraient l'église romane du xiie siècle qui servait d'abbatiale et où aurait été enterré l'abbé de Stavelot saint Angelin. Cette thèse est appuyée par la découverte non loin du centre du village d'une église primitive dont les seuls vestiges sont des traces au sol d'antiques murs et poteaux, ainsi qu'une série de tombes anciennes datées des viiie-ixe siècles, détruites par les Normands.
L'église de Hamoir est en style ogival-mosan du xixe siècle
architecte Jean-Lambert Blandot
Néanmoins, Xhignesse en tant que chef-lieu spirituel d'un vaste territoire s'étendant entre les paroisses de Stavelot, Lierneux, Tohogne et Ocquier, est attesté dès la fin du viie siècle. Mais à partir du xiie siècle, la paroisse est démembrée par l'établissement de nouvelles églises dans les villages voisins, comme à Lognes ou Ferrières. Enfin, au xviiie siècle, il ne reste plus de l'ancienne paroisse de Xhignesse que les villages de Hamoir et Filot, Xhignesse, Lassus et Sy. Mais en 1737, la chapelle Notre-Dame de Lorette est édifiée au centre de Hamoir, et bien que l'église de Xhignesse garde le monopole des messes des grandes fêtes, cela n'empêche pas l'église de perdre son rang de paroisse en 1803 au profit d'abord de Filot et de Hamoir ensuite en 1842.
D'un point de vue architectural, l'église de Xhignesse appartient au style mosan, mais l'influence rhénane se fait bien ressentir. L'édifice est bâti en moellons de calcaire et en grès, matériaux originaires de la région. Le plan est quant à lui qualifié de basilical. La nef est composée d'un vaisseau central à trois travées et de collatéraux, ainsi que d'un transept, où, sous l'arc triomphal est suspendu un Christ en croix polychrome daté sans certitude du xviie siècle, qui ouvre sur le chœur. Nous remarquerons spécifiquement la présence d'un presbytérium qui précède l'abside, elle-même caractéristique par la présence à l'extérieur d'une ornementation remarquable de sept arcades aveugles surmontées de neuf niches destinées à alléger la voûte. Certains voient dans « ce procédé architectonique le départ d'une évolution qui aboutira aux galeries naines ou rhénanes. »
L'église de Hamoir fut quant à elle élevée par la volonté de Jean Del Cour dont l'héritage était destiné à l'édification d'une chapelle, dite de Notre-Dame de Lorette. C'est grâce à la vente d'une petite centaine de tableaux du célèbre peintre et sculpteur que put être entreprise la construction de l'église encore visible aujourd'hui, et débutée en 1869 à l'emplacement de la chapelle disparue. Dédiée à la Sainte Vierge Marie, l'église est dite « de style ogivale ». On y trouve à l'intérieur Le vrai portrait de Saint Luc de Jean Del Cour, ainsi qu'une porte de tabernacle sculptée du même artiste.
Jean Del Cour : une figure de Hamoir et du paysage liégeois
Copie de la Vierge à l'enfant devant l'église.
L'original se trouve en Vinâve d'Île à Liège.
Jean Del Cour est né en 1631 à Hamoir, mort en 1707 à Liège, rue Sœurs-de-Hasque où était établi son atelier, et inhumé dans l'église aujourd'hui disparue de Saint-Martin-en-Île. Inspiré par son père menuisier, il fut un sculpteur fort demandé, preuve qu'il jouissait d'une certaine réputation à son époque. Nombre de ses œuvres se retrouvent dans les églises de Liège ou de Belgique. Citons par exemple la série des statues de l'église Saint-Jacques à Liège, en bois de tilleul, matière pour laquelle il était passé maître, et peintes pour imiter le marbre, celles de l'église des frères mineurs, la chapelle du Saint Sacrement de la collégiale St-Martin, le monument funéraire du 9e évêque de Gand dans la cathédrale Saint-Bavon, ou l'autel de l'église abbatiale d'Herckenrode aujourd'hui dans l'église Notre-Dame d'Hasselt. Mais ses œuvres les plus connues du Pays de Liège restent sans aucun doute La Vierge à l'Enfant qui trône au sommet de la fontaine de Vinâve d'Île, les Trois Grâces au sommet du Perron liégeois place du Marché et l'œuvre qui le révéla, le Christ en bronze du Pont des Arches, aujourd'hui conservé à la cathédrale Saint-Paul. Après sa mort, sa réputation de décrut pas, sauf à l'époque romantique, plus passionnée par l'époque médiévale, et sous la plume de quelques critiques. Ses plus grands admirateurs le verront rencontrer Le Bernin lors d'un voyage à Rome – alors qu'il n'aurait fréquenté, vraisemblablement, que son atelier ou quelques-uns de ses collaborateurs dont il se serait inspiré – et Vauban qui lui aurait commandé une statue de Louis XIV. Deux monuments en son honneur sont à mentionner : celui de la place Saint-Paul élevé en 1911 et celui de la place Del Cour à Hamoir en 1927 où trône une Vierge à l'Enfant en bronze.
Autres personnalités liées à Hamoir
le peintre Henri Théatre (1913 - 1985) né à Hamoir.